Pratiques agroécologiques

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L’utilisation de variétés résistantes aux maladies cryptogamiques (oïdium, mildiou) ouvre de nouvelles perspectives pour la viticulture. Associées à des conduites adaptées, ces variétés permettent de réduire jusqu’à 90 % l’utilisation des fongicides contre ces maladies. Les cépages résistants les plus performants aujourd’hui sont Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis.

Le programme ResDur (initié par l’INRA de Colmar en 2000) combine la résistance provenant de Muscadinia rotundifolia via les variétés obtenues par Alain Bouquet et celle provenant de Vitis américaines ou asiatiques via des variétés plus anciennes comme le Regent et le Bronner (sélection allemande). Le procédé de rétrocroisement avec Vitis vinifera permet, comme dans la sélection de Bouquet, de conserver les gènes de résistance en se rapprochant le plus possible des potentialités agronomiques et œnologiques des Vitis vinifera.

Le programme ResDur a abouti, dans un premier temps, en janvier 2018 à l’inscription au catalogue officiel de quatre variétés dotées de résistances naturelles au mildiou et à l’oïdium, et dont la qualité des vins est comparable à celle des cépages traditionnels. Elles sont dénommées Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis. En permettant de réduire de façon drastique le recours aux produits phytosanitaires, ces nouvelles variétés ouvrent la voie vers une viticulture plus respectueuse de l’environnement. 

Les variétés en classement définitif peuvent désormais être plantées, vinifiées et commercialisées en France en Vin Sans Indication Géographique (VSIG) ou en vin d’Indication Géographique Protégée (IGP) selon les cahiers de charge.

Les vignerons disposent aussi à la plantation 12 variétés résistantes étrangères. Il s’agit de sélections allemandes (9), suisses (3) et italienne (1). Elles ont obtenu leur classement définitif le 19 avril 2017 et ont été automatiquement intégrées au Catalogue national, car déjà inscrites au Catalogue d’un autre pays membre de l’Union Européenne. Contrairement aux variétés résistantes issues du programme ResDur, les variétés étrangères ne disposent que d’un seul gène de résistance, excepté le Sauvignac qui est polygénique. Elles sont potentiellement plus sensibles à l’apparition de symptômes par contournement de cette résistance par les agents pathogènes.